Qui paiera les factures d’eau ?

(English version below)

Auteur: Idrissa Moussa
Crédits photos et vidéo: Swissaid Niger

L'un des plus grands défis du travail dans le secteur WASH est le maintien des progrès une fois que le projet financé par le donateur a terminé ses activités.

La durabilité comporte de nombreuses facettes : environnementale, technique, managériale. L'un des aspects les plus difficiles de la durabilité dans chaque projet est la durabilité financière. Dans notre situation au Niger, par exemple, qui continuera à payer les factures d'eau longtemps après le départ du projet ?

Swissaid Niger a récemment produit un film en guise de rapport d'étape sur notre travail en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles et les établissements de santé pour la phase III du Consortium suisse pour l'eau et l'assainissement. Nous définissons clairement le problème dans le film : ces projets dans les établissements de santé et les écoles ne seront probablement pas maintenus au-delà de la programmation du SWSC, à moins que nous ne trouvions un moyen de garantir que les factures d'eau de ces institutions continuent d'être payées longtemps après le temps relativement court du SWSC dans ces communautés. Les maires veulent payer les factures d'eau, mais ils n’en n’ont pas les moyens (du moins pas immédiatement). Les écoles et les établissements de santé veulent payer les factures, mais ils manquent de revenus. Et l'eau est chère, peut-être trop chère...

Le film du Swissaid Niger

Les solutions à ce défi ne sont pas simples, mais je pense qu'il s'agit là d'une description réaliste de la situation. Comment cette histoire va-t-elle se terminer ? L'une ou plusieurs des parties prenantes s'engageront-elles à payer l'eau dans ces institutions ? Y aura-t-il une solution différente dans chaque établissement ? Une partie prenante paiera-t-elle l'eau potable pour les étudiants, le personnel et les patients, et une autre partie prenante paiera l'eau pour les jardins et les autres besoins des établissements ? Quelle sera la contribution finale pour les étudiants, les patients et leurs familles ? Comment pouvons-nous nous assurer que ce travail est aussi inclusif que possible pour tous les membres des communautés ?

À mesure que le plaidoyer deviendra un élément plus central de notre travail à l'avenir, nous continuerons à collaborer avec les fonctionnaires de nos communautés et à les exhorter à assumer pleinement la responsabilité de l'entretien à long terme du programme WASH dans les écoles et les établissements de soins de santé. Nous continuerons à travailler avec les principales parties prenantes de chaque établissement et de chaque communauté, et nous ferons un effort particulier pour inclure les élèves et les patients eux-mêmes.

Dans un prochain film, nous espérons partager avec vous des exemples de solutions finales mises en place, alors que la phase III du Consortium suisse pour l'eau et l'assainissement touche à sa fin. Nous espérons pouvoir partager avec vous l'histoire d'une école et d'un établissement de santé où les factures d'eau sont payées intégralement, chaque mois, bien au-delà du programme financé par les donateurs. La transparence sera essentielle : voici combien coûte l'eau et qui paie - l'État ou le gouvernement local, les écoles, les parents, etc.

En regardant le film, peut-être que certaines de ses questions et réponses peuvent vous aider dans votre travail. En outre, si vous avez des idées issues de vos projets qui, selon vous, mériteraient d'être prises en considération au Niger, Swissaid et ses partenaires sont à l'écoute.


Who will pay the water bills?

Author: Idrissa Moussa
Credits for photo and video: Swissaid Niger

One of the biggest challenges to working in the WASH sector is the sustainment of progress once the donor-funded project has finished its programming.

There are many facets of sustainability: environmental, technical, managerial. One of the most challenging aspects of sustainability in every project is financial sustainability. In our situation in Niger, for example, who will continue to pay the water bills long after the lifecycle of the project?

Swissaid Niger recently produced a film as a progress report on our work on WASH in schools and healthcare facilities for Phase III of the Swiss Water and Sanitation Consortium. We define the problem clearly in the film: these projects in healthcare facilities and schools will probably not be sustained beyond SWSC programming unless we find a way to ensure that the water bills at these institutions continue to be paid long after SWSC’s relatively brief time in these communities. Mayors want to pay the water bills, but they cannot pay those bills (at least not immediately). The schools and healthcare facilities want to pay the bills, but they lack the revenue. And the water is expensive, perhaps too expensive.

The film from Swissaid Niger (in French)

The solutions to this challenge are less clear, and more complicated, but I think that is a realistic portrayal of the situation. How will this story end? Will one or more of the stakeholders commit to paying for the water at these institutions? Will there be a different solution in each facility? Will one stakeholder pay for the drinking water for students, staff, and patients, and another stakeholder will pay for water for the gardens and other institutional needs? What will the final contribution be for students, patients, and their families? How can we be sure that this work is as inclusive as possible of all members of the communities?

As advocacy becomes a more pivotal component of our work in the future, we will continue to collaborate with the public officials in our communities and urge them to fully assume the responsibility for the long-term maintenance of WASH in schools and healthcare facilities. We will continue to work with the key stakeholders in each facility and community and make a special effort to include the students and patients themselves.

In a next film, we hope to share with you examples of the final solutions in place, as Phase III of the Swiss Water and Sanitation Consortium comes to an end. We hope to be able to share with you a story of a school and a healthcare facility where the water bills are paid in full, every month, long beyond the donor-funded program. Transparency will be key: Here's how much the water costs, and here's who pays - the state or local government, schools, parents, etc.

As you watch the film, perhaps some of its questions and answers can help with your work. Additionally, if you have ideas from your projects that you think would be worth consideration in Niger, Swissaid and our partners are listening.