La Gestion de l'hygiène menstruelle n'est plus un sujet tabou dans des zones d'intervention de SWISSAID au Niger
Article de Swissaid Niger en anglais et en français
31 mai 2024
(version anglaise ci-dessous)
Crédits auteur et photo : Bachir Moukaila Mossi, Chargé de programme eau, hygiène et assainissement, Swissaid Niger
Au Niger et particulière dans les zones d'intervention de SWISSAID, les questions liées à la gestion de l'hygiène menstruelle (GHM) constituaient un sujet tabou dans une société fortement attachée aux valeurs ancestrales et religieuses.
Dans le cadre du Swiss Water & Sanitation Consortium, SWISSAID et l'ONG AGIR PLUS 21, son partenaire de mise en œuvre ont progressivement réussi à briser le tabou en faisant de la thématique GHM un sujet de discussion en famille et en public.
Fatima Ibrahim point focal GHM du village de Faya partage son expérience sur comment le tabou a été brisé sur le sujet de la GHM.
Depuis 2020, SWISSAID et l'ONG AGIR PLUS 21 interviennent dans les communautés et les écoles de 92 villages des départements de Kollo, Boboye et de Dogondoutchi (région de Tillabéry et Dosso) pour la promotion des bonnes pratiques d'hygiène, d'assainissement et de GHM. Chaque village dispose d'un point focal GHM qui constitue l'interface entre le projet et la communauté et qui est chargé du soutien local à la GHM au sein de la communauté. Les activités réalisées en matière de GHM ont été portées entre autres sur les causeries éducatives dans les langues locales pour le briser le silence et promouvoir le dialogue entre les parents et les enfants sur la GHM ; la formation des points focaux, des leaders communautaires et des enseignants sur la GHM et la confection de serviettes hygiéniques ; l'appui des communautés, des points focaux GHM et des écoles en équipements de salubrité et de GHM. Ces réalisations dans les 92 villages d'intervention du projet, ont permis d'améliorer l'état sanitaire/risques d'infection des filles et femmes et de réduire les abandons scolaires, les mariages précoces tout en favorisant leur autonomisation.
Lisez ci-dessous les commentaires de nombreuses personnes déterminant le changement :
Avant le forum communautaire sur la GHM et la formation sur la GHM organisée par L'ONG AGIR PLUS 21 et LE PROJET SWISSAID personne ne parlait de ce sujet, nous les femmes n'en parlaient pas non plus à nos filles. On se débrouillait avec les vieux morceaux de pagnes ou d'habitude pour absorber le sang et s'il y'avait des douleurs et infections on ne savait pas quoi faire. Nos filles restaient dans l'angoisse et chômaient l'école. Mais depuis que nous avons reçu la formation, nous parlons à nos filles de leurs menstrues. Nous n'avons plus honte de parler de la gestion de nos règles au niveau du puits, lors des cérémonies de mariage et de baptême. Nous sommes à l'aise dans la gestion de nos règles, et nos filles sont devenues nos amies.
Mme Fatima Ibrahim, point focal GHM du village de Faya commune de Dankassari, lors d'une assemblée villageoise tenue à l'occasion de la visite du conseiller régional du consortium en mai 2024
Hassia Sombéizé
Grâce à Swissaid nous sommes à l'aise avec les serviettes propres pour gérer nos menstrues, nous n'utilisons plus les tissus sales pour gérer nos menstrues, nous parlons tranquillement sans honte avec nos enfants, et surtout nos filles partent à l'école avec trois ou quatre serviettes de rechange fabriquées par nous même avec la machine à coudre offerte par Swissaid.
Hassia Sombéizé, point focal GHM de Diawando, mars 2024
Les filles souffrent pendant le moment des menstrues, elles quittent les cours au moment des cours et ne reviennent qu'après la fin des règles. Cette situation fait partie des causes d'échecs et d'abandons scolaires des filles. Nous remercions Swissaid et Agir Plus 21 d'avoir aidé à ce niveau, et nous les enseignants allons intégrer la sensibilisation sur la GHM dans nos cours.
Professeur Idrisssa du collège de Matankari , Avril 2024
La gestion de l'hygiène menstruelle n'est plus un sujet tabou dans les zones d'intervention de SWISSAID au Niger
Auteur et crédits photo : Bachir Moukaila Mossi, Chef de projet EAH, Swissaid Niger
Au Niger, et particulièrement dans les zones d’intervention de SWISSAID, les questions liées à la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) étaient un sujet tabou dans une société fortement attachée aux valeurs ancestrales et religieuses.
Dans le cadre du Consortium Suisse Eau & Assainissement, SWISSAID et son partenaire de mise en œuvre, l'ONG AGIR PLUS 21, ont progressivement réussi à briser le tabou en faisant de la GHM un sujet de discussion familiale et publique.
Fatima Ibrahim, point focal MHM dans le village de Faya, partage son expérience sur la façon dont le tabou a été brisé sur le sujet de la MHM
Depuis 2020, SWISSAID et l'ONG AGIR PLUS 21 interviennent auprès des communautés et des écoles de 92 villages des départements de Kollo, Boboye et Dogondoutchi (régions de Tillabéry et Dosso) afin de promouvoir les bonnes pratiques d'hygiène, d'assainissement et de GHM. Chaque village dispose d'un point focal GHM, qui assure l'interface entre le projet et la communauté et est également chargé de l'accompagnement local en matière de GHM. Les activités GHM comprennent des causeries éducatives en langues locales pour briser le silence et promouvoir le dialogue entre parents et enfants sur la GHM ; la formation des points focaux, des leaders communautaires et des enseignants sur la GHM et la production de serviettes hygiéniques réutilisables ; et l'appui aux communautés, aux points focaux GHM et aux écoles en équipements d'assainissement et de GHM. Ces réalisations dans les 92 villages du projet ont contribué à améliorer l'état de santé des filles et des femmes et à réduire les risques d'infection, d'abandon scolaire et de mariage précoce, tout en favorisant leur autonomisation.
Lisez ci-dessous comment les gens décrivent le changement :
Avant le forum communautaire sur la GHM et la formation sur la GHM organisée par l'ONG AGIR PLUS 21 et le projet SWISSAID, personne n'en parlait, et nous, les femmes, n'en parlions pas non plus à nos filles. Nous nous contentions de vieux morceaux de tissu ou de vêtements pour absorber le sang, et en cas de douleur ou d'infection, nous ne savions pas quoi faire. Nos filles étaient abandonnées à leur sort et n'allaient pas à l'école. Mais depuis la formation, nous parlons à nos filles de leurs règles. Nous n'avons plus honte d'en parler au puits, ni aux mariages et aux baptêmes. Nous nous sentons à l'aise pour gérer nos règles, et nos filles sont devenues nos amies.
Mme Fatima Ibrahim, point focal MHM du village de Faya, commune de Dankassari, lors d'une assemblée villageoise tenue à l'occasion de la visite du conseiller régional du consortium en mai 2024
Hassia Sombéizé
Grâce à Swissaid, nous sommes à l’aise avec des serviettes propres pour gérer nos règles, nous n’utilisons plus de chiffons sales pour gérer nos règles, nous parlons tranquillement et sans honte avec nos enfants, et surtout nos filles vont à l’école avec trois ou quatre serviettes de rechange faites par nos soins avec la machine à coudre offerte par Swissaid.
Hassia Sombéizé, point focal MHM de Diawando, mars 2024
Les filles souffrent pendant leurs règles : elles quittent la salle de classe à l'heure des cours et n'y reviennent qu'après la fin de leurs règles. Cette situation est l'une des causes de l'échec scolaire et du décrochage scolaire. Nous remercions Swissaid et Agir Plus 21 pour leur aide dans ce domaine, et nous, les enseignants, intégrerons la sensibilisation à la gestion de l'hygiène menstruelle dans nos cours.
Professeur Idrisssa du lycée Matankari, avril 2024