27 mai 2025
Auteur et crédit du photo: Valérie Zongo, Helvetas Burkina Faso
Au démarrage de la phase IV du consortium en 2023, Helvetas Burkina à travers le projet Laafia III, a réalisé avec les services techniques, l’évaluation de l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement (EHA) dans 9 établissements de soins de santé (ESS), 12 écoles et 12 villages des communes de Zam, Salogo, Kogho, Province du Ganzourgou au Burkina Faso avec l’outil FACET du consortium, basé sur les indicateurs du JMP (OMS/UNICEF). Le constat était inquiétant, car si 85,7% des institutions (écoles et ESS) offraient le service de base en eau potable, dans 66% des institutions l’eau n’était pas accessible à tout moment de l’année à cause des pannes récurrentes des ouvrages et de l’incapacité des gestionnaires à assurer la réparation dans un délai d’au moins 72 heures. Aucune des institutions ne disposait de système de maintenance fonctionnel.
En 2024 l’analyse de la qualité de l’eau dans 6 écoles, 4 ESS et 6 villages a été réalisée pour identifier de concert avec les acteurs (scolaires, sanitaires, collectivités et communautés) les sites prioritaires pour les travaux de réhabilitation des points d’eau en pannes et de réalisation de nouveaux forages. Les critères d’éligibilité étaient les suivants : 1) la qualité de l’eau du forage devait respecter les normes de l’OMS ; 2) la confirmation que le débit de l’eau des pompes à motricité humaine (PMH) est suffisant de l’eau pour être transformés en postes d’eau autonomes (PEA) ; 3) les garanties de mise en place de mécanismes autonomes de gestion durable par les communautés.
En collaboration avec les services techniques de l’eau de l’assainissement et les communes concernées, le projet a réalisé les travaux suivants : transformation de 6 PMH en postes d’eau autonomes (PEA) dans 3 écoles, 1 ESS et 2 villages ; réalisation dans 1 EES d’un nouveau forage équipé provisoirement de PMH mais qui sera transformé en PEA; réhabilitation de 3 PMH dans 1 ESS, 1 école et 1 village.
Un comité de gestion de point d’eau composé de 7 personnes a été mis en place dans chaque ESS, école et village et formé sur la maintenance et la gestion durable des ouvrages par la direction provinciale de l’eau et l’assainissement. Chaque institution et village a mis en place un mécanisme de collecte de fonds endogènes pour assurer la maintenance des ouvrages.
Grâce à ces réalisations 4200 personnes ont accès au service de base en eau dans les zones concernées. Cela a contribué à réduire significativement le temps nécessaire pour la corvée d’eau par les élèves, les patients accompagnants et les communautés.
La disponibilité de l’eau a également permis aux bénéficiaires de développer d’autres initiatives en faveur de l’éducation environnementale et d’empowerment des femmes. Ainsi, 3 écoles pratiquent désormais le jardinage scolaire à but éducatif et 31 femmes ont bénéficié de parcelles et de semences pour pratiquer la culture maraichère.
Avant les élèves passaient un temps énorme pour s’approvisionner en eau potable à l’école. Maintenant il suffit d’un tour de robinet et ils remplissent leur bidon. En plus de la réduction de la corvée d’eau pour les élèves, l’école revend l’eau à la communauté ce qui permet d’assurer la gestion de l’ouvrage et d’avoir des ressources disponibles pour les besoins de maintenances.
Christophe OUEDRAOGO, Directeur de l’école de Bendogo